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Le Blog de Gregoire
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Le Blog de Gregoire
6 janvier 2009

Rap is something you do, Hip-hop is something you live_KRS One

   C'est peut-être l'élément le plus difficile à cerner de la culture hip hop, le plus controversé aussi, mais de loin de plus représentatif, car il constitue la planète autour de laquelle tout gravite : je veux bien sur parler maintenant du rap. SsssSss, je sens bien que, le mot dit, des frissons vous parcourent l'échine, mais vous verrez, c'est vraiment un univers intéressant, bien loin des clichés qu'on lui accroche.
   Le rap, c'est vraiment parti de l'idée de contestation par la musique et le texte, c'est sûrement ce qui lui a valu cette image rebelle et violente. La première chanson répertoriée "rap" était "The Message", de GrandMaster Flash, un texte très politisé qui annoncait la couleur d'une nouvelle génération de poètes, issus de la pauvreté des quartiers populaires des grandes citées américaines et inspirés par le jazz, la soul, mais aussi la beat generation et des philosophies religieuses comme l'animisme ou l'islam, toujours présentes et renforcées par le désir des rappeurs (ou des jazzmen) de renouer avec leurs racines. Un artiste aussi souvent cité comme une inspiration très forte, même considéré par certains comme le créateur du rap, c'est James Brown. En effet, il était l'un des premiers afro-américains à percer d'une telle manière, à la fin des années 60. C'est donc dans cette ambiance festive, revendicative, et désireuse de renouer avec des traditions ancestrales (c'est les chants des griots et des esclaves qui furent les premiers raps), que le rap naquit, dans l'un des contextes politiques et sociaux les plus difficiles du 20ème siècle.
   La musique rap se devait d'être simple, pour laisser un maximum d'espace aux MC's (masters of ceremony, les premiers rappeurs) pour improviser ou déclamer leurs textes dans un débit rapide et marqué : le flow. L'avènement des boites à rythmes et des platines, au début des années 80, allait permettre aux DJs d'accompagner les MCs dans leur démarche de musique simple et universelle.
  B
on, voilà un petit historique, c'est toujours important de voir d'où viennent les mouvements, mais ce n'est pas la partie sur laquelle je souhaite m'éterniser. Ce qui m'intéresse plutôt, c'est de voir d'où vient cette image plutôt négative du rap, et comment la changer bien sur. On va plutôt se centrer sur la France, cela me semble plus proche de nous, et du quotidien. En fait, pour schématiser, il y a deux "clans" de rappeurs en France : ceux qui critiquent et sont les haut parleurs d'une contestation sociale, comme NTM, Psy4dela rime ou Mafia K'1Fry, qu'on pourrait apparenter au rap hardcore américain, et ceux qui se définissent comme des journalistes, des sentinelles du quotidien comme IAM ou MC Solaar. Le fait est que chaque personne a eu dans sa vie des expériences, un vécu qui lui est propre et qui l'a forcé à penser comme il pense aujourd'hui. Je pense qu'il faut donc respecter ceux qui s'engagent verbalement, contre le gouvernement, le racisme, la société en général, et qui emploient leur propre vocabulaire, cru et violent si tel a été leur passé. Par contre, on ne doit aucun respect aux rappeurs, étrangement les plus médiatisés qui bourrent leurs textes de clichés victimaires et rageurs envers l'ordre établi, comme s'ils en étaient obligés pour faire du rap. Ceci étant dit, on ne peut donc pas limiter le rap seulement à son image médiatique, et c'est pour ça que je vous concocte le petit florilège rap underground et universal de Greg', accrochez-vous bien !
   Tout d'abord, le morceau qui a lancé le rap, The Message de GrandMaster Flash, un classique du rap US. Ensuite, je vous donne deux idées du rap français, avec un sublime texte d'IAM, et un morceau pronant la tolérance et la fraternité d'NTM, pour casser un peu leur image violente véhiculée par l'attitude de Joey Starr, ce qui n'a rien à voir avec la musique du groupe. Les Cités d'Or de Psy4delaRime est un morceau qui connut un réel succés, mais qui n'en est pas moins génial. Un groupe dont j'apprécie beaucoup le métissage et l'ouverture, Ministère des Affaires Populaires, une valeur montante d'une scène rap alternative à ne pas oublier. Le morceau suivant est simplement celui d'un rappeur que j'apprécie dans sa démarche artistique et son flow. Le dernier morceau est enfin de Massilia Sound System, pas forcément des rappeurs mais d'excellents chroniqueurs qui dépeignent la Marseille qu'ils adorent, tout en restant subversifs.
   PS: J'ai décidé de rajouter un morceau du groupe Assassin, plus agressif, à la suite de remarques d'auditeurs sur la non-exhaustivité de mon florilège. Sachez que j'en suis désolé !

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